[Excusez, j'avais pas prévu le coup u_u']
MY PAST - MY DESTINY
Il était une fois une gentille petite fille nommée Willinie... Non sérieusement, t'en a pas marre des contes de fée ?
Pourquoi faut-il toujours qu'il y ai un début très heureux, un milieu mouvementé et une fin heureuse à t'en écœurer ?
Tout ça n'est que du domaine du rêve, hors ma vie est loin d'en être un ! Écoute-moi bien tu comprendras mieux par la suite...
Il faisait bon, j'étais tellement confortablement installée que j'en fermai les yeux, mon pouce si glissa tel un geste automatique entre mes lèvres et mon corps tout entier se recroquevilla.
Mais ce doux moment ne dura pas, je fus poussée vers l'avant sans le vouloir la tête la première ! Puis sans comprendre mon corps fut resserré tellement que je ne pouvais plus me débattre, je ne pouvais plus bouger seulement continuer ma descente.
Doucement ma tête se libéra de cette emprise, puis le reste suivi. Mais je n'étais plus au chaud dans ma petite bulle, ici il faisait froid et quelque chose entra dans mes narines, c'était une sensation tellement bizarre ! Mes poumons se gonflaient puis se dégonflaient ! Cela faisait un mal fou.
Les larmes montèrent et un cri strident retentit, ce cri-là était de moi, je commençais à peine ma vie dans ce monde de brute et déjà on me faisais souffrir...
"- Maman, maman ! Pourquoi ça, ça s'appelle une chaise et pas un... un Patatra hein hein ?
- Parce que c'est comme ça ma puce ! Peut-être que plus tard tu auras le pouvoir de l'appeler un Patatra"
Mes yeux se posèrent sur cette chaise et je croisais discrètement les doigts pour qu'un jour je puisse la renommer Patatra. Ça sonnait tellement bien comme mot, mais surtout il était rigolo !
Je décidai alors que le nom du doudou que l'on venait de m'offrir serait Patatra ! Si je n'avais aucun droit sur cette chaise, je l'avais au moins sur mes affaires alors forcément j'en profitais.
Ma mère me pris la main et m'emmena jusqu'au salon, mon père était sagement assis sur le canapé et me souriait un verre de cidre à la main. Plusieurs fois j'avais tenté de lui en piquer un peu pour goûter, mais chaque fois on me disait que ce n'était pas pour moi.
Ce qui, pour le dire franchement, ne faisait qu'accentuer mon envie d'y plonger mes lèvres ! On me répétait que ce "liquide" était amer et donc pas bon, dans ce cas pourquoi les adultes en prenaient-ils chaque fois qu'ils se voyaient ?
Ce n'était qu'une ruse pour m'éloigner, mais je tenais bon. Je m'asseyais près de mon père qui avait posé son verre sur la table basse, en essayant d'être le plus discrète possible je lui lançais des regards rapide. Puis là ce fut le moment, il avait le visage rivé sur la télévision.
D'un coup sec que je me surpris moi-même à faire, je pris le verre et en bu deux-trois gorgées, mon père me le pris des mains et le reposa sur la petite table avant de me coller sa main contre ma joue. J'essayais tant bien que mal de retenir ce petit océan de larme qui ne demandait qu'à sortir par mes yeux.
Mais au lieu de me relâcher, je sortis du salon et couru jusque ma chambre. Les murs tournaient un peu et j'entendais ma mère crier après mon père comme quoi je n'étais qu'une enfant de 4ans qui était curieuse de découvrir les choses et que donc me gifler comme il l'avait fait était malsain.
En entendant ces paroles que je comprenais qu'à moitié les larmes glissèrent sur ma joue pour s'écraser sur mon oreiller. Cela faisait déjà un moment que mes parents n'arrêtaient pas de se quereller, mais cette fois-ci c'était de ma faute et je ne me rendais pas encore compte de la tournure que cela allait prendre !
"- Willinie...
- Il est temps de plier bagage ?
- Je suis désolé de t'imposer ça."
On changeait de ville pour la énième fois, j'avais décidé d'arrêter le jour où cela fut la dixième fois. Depuis que mes parents avaient divorcés ma mère se trouvait des copains par-ci par-là. Et chaque fois qu'elle rompait avec le garçon en question on changeait de ville.
Je m'étais habituée à ce train de vie, généralement on restait environs 1ans dans une ville, un an et demi tout au plus. Je ne lui en voulait pas, en fait je m'en voulait à moi d'avoir provoquer leur dernière dispute, mais ma mère me disait que ce n'était pas de ma faute que ça allait déjà mal entre eux.
Je n'étais pas triste de partir, ici je m'étais faite quelques amis mais sans plus. Depuis longtemps déjà j'avais décidé d'arrêter de m'attacher à des personnes car je savais que tôt ou tard je m'en irais telle un voleuse sans leur dire au revoir. De cette manière c'était plus simple et je faisait de mal à personne, ni à moi ni à mes amis.
Il était temps de plier bagage, alors d'un geste las j'empoignai ma valise pour la poser sur le lit afin d'y ranger mes affaires. Je m'étais aussi habituer à ne plus avoir autant d'affaires personnelles qu'à l'époque, nous étions en pleins crises et ma mère ne faisait pas partie de ce groupe, très restreint, de riche.
A vrai dire nous étions plutôt dans la moyenne, mais cela signifiait pour d'autres des pauvres. Heureusement qu'à chaque fois Wonder-mum's, comme je l'appelais dans ces moments, réussissait à nous dégoter un toit. C'était au moins le minimum pour avoir une vie.
Tout en rangeant mes affaires je pensais à Mike, un gars très sympa de ma classe et aussi très mignon. On avait pas mal accroché dès le début, mais une peste: Tracy, était venue y mettre son grain de sel. Alors je pouvais d'ores et déjà faire une croix dessus.
Mike n'était pas le genre de garçon gonflant, limite égocentrique qui se matte tout le temps. Non il était gentil et très respectueux, une rareté parmi les beaux garçons ! Voilà pourquoi je l'appréciais tant, mais j'avais préféré m'éloigner plutôt que d'avoir le cœur brisé.
La sonnette retentit et je levais les yeux au ciel, ma mère avait oublié les clés, dans le genre cruche elle était pas mal mais nous en rigolions souvent ! Je m'avançai vers la porte pour l'ouvrir et découvris une paire d'yeux vert que j'aurais reconnue parmi un millier: Mike.
Il venait me demander de l'accompagner au bal de fin d'année, il disait que j'étais la seule fille intéréssante de toute la classe même de tout le lycée. A ces mots mes joues chauffèrent et j'aurais pu parier qu'elles avaient viré au rouge.
Je me sentais si mal, il entra dans l'appartement et fit une tête très surprise lorsqu'il vit les quelques cartons déjà emballer. Sur un air blagueur il me lança qu'il serait temps que je les ouvres, mais automatiquement ma tête lui fit non.
Je lui expliquai alors que je partais et que je ne pouvais pas l'accompagner au bal, ça me faisait une belle jambe moi qui avais toujours rêver d'y aller avec un beau garçon. Il caressa ma joue et embrassa mon front: "C'est dommage, je t'aime déjà beaucoup trop". Puis il tourna ses talons et repartit vers la porte.
Mes mains tremblaient et ses dernières paroles résonnaient encore dans ma tête. J'avais promis de ne plus m'attacher !
"- T'as pas encore compris qu'un déménagement de plus et s'en est finit d'un toit sur la tête ? Réfléchie un peu maman, il est temps d'arrêter toutes ces escapades, on a plus un rond !
- Calme toi un peu Winnie ! Tu sais très bien ce que je ressens, ne me met pas la pression encore plus !
- De toute façon tu m'écoute plus, c'est décidé je voyage seule maintenant !
- Winnie... "
Encore une engueulade avec ma mère, je savais très bien qu'elle n'était pas en forme mais il fallait qu'elle ouvre les yeux ! Un peu plus et nous nous retrouvions à la rue et je n'avais aucune envie de dormir contre le sol.
J'étais furieuse qu'elle ne comprenne pas un mot de ce que je lui disait, furieuse qu'elle ne pense qu'à sa petite personne ! J'étais bien déterminée à prendre la route seule cette fois, à me trouver un travail et à m'occuper seulement de moi.
C'était égoïste, certes, mais n'avait-elle pas été égoïste elle-même pendant toutes ces années ? A me trimballer par-ci par-là en fonction de ses petits copains, et moi qui disais Amène et toutes ses paroles ! J'avais grandit depuis, et prendre ma vie en main, être responsable de moi-même allait être plus simple !
Je rangeai, une fois de plus, mes affaires dans ma valise. J'avais tellement l'habitude de le faire maintenant, comme si j'avais passé ma vie à ranger des vêtements dans un bagage, c'était devenu automatique. A cette pensé un frisson parcouru mon épine dorsale, c'est ça j'étais devenue une sorte de robot !
Finalement plier le tout me gonflais tellement que je mis en boule le reste et ferma la valise comme une furie. Je l'empoignai et sortis de ma chambre, en passant devant ma mère en pleure je lui tendis un bout de papier qui contenait mon numéro de portable, c'était ma mère tout de même.
Tout en continuant mon chemin vers la sortie je lui lançais: "Appelle-moi quand tu seras décidé à regarder la réalité en face". Puis je claquai la porte. J'inspirai un grand coup afin que mes poumons se remplissent un maximum, je fermai les yeux pour mieux sentir l'air passer dans mon nez. J'étais prête, prête à partir.
"- Vot' billet siouplait
- Oui voilà."
Je tendais mon billet de train au contrôleur, j'avais décidé de quitter le sud des Etats-unis pour aller à Washington. Là-bas la vie était légèrement moins chère et il serait donc plus facile de me trouver un petit boulot. Bizarrement j'attendais un coup de fil de ma mère, pas qu'elle me dise qu'elle avait compris mais pour me demander de revenir.
Ma mère a toujours été étourdie à tel point qu'elle a déjà oublié mon anniversaire une fois, j'en étais tellement déçu que quand elle s'en était rendu compte elle avait acheté une tonne de cadeaux. Mais au fond je ne pouvais pas lui en vouloir d'être comme ça, je crois que ses compagnons l'on beaucoup influencé par rapport à son caractère.
D'ailleurs, par chance, ses copains n'ont jamais été méchant. Je veux dire par là agressif ou encore qui la tabassent quand ils ont bu un coup de trop. Non, rien de tout cela. Au moins elle savait les choisir !
Je balançai ma tête en arrière pour l'appuyer contre le siège, j'étais seule sur la banquette: tant mieux ! Les autres avaient souvent tendance à me regarder comme une bête curieuse, ce qui m'horripilais davantage.
Je jetais un coup d'œil sur l'horloge: 18h36. Je pouvais encore attendre longtemps, mon arrivée ne se faisait pas avant 5h30 du matin.
"- Willinie ! Table n°5 !
- J'arriiiive !"
Il y avait un monde fou ce jour-là ! Le patron était tellement stressé que ça devenait impossible de garder le rythme ! J'arrivai à toute allure sur mes patins au bar pour prendre l'assiette du client de la table 5.
Cela faisait maintenant 1ans que je travaillais en tant que serveuse dans ce petit resto/Pub, ma mère avait mis un temps fou avant de me rappeler. Elle ne m'appelait pas pour me dire de revenir, mais pour me raconter sa vie avec son nouveau copain.
Ca m'avait tellement soulagé de savoir qu'elle allait bien,que des larmes de joie coulèrent sur mes joues ! J'étais heureuse pour elle, ma mère avait décidé de le garder celui-ci. D'après ce qu'elle me disait il était parfait et avec un bon compte en banque en plus !
Puis revenant dans son rôle maternel elle ajouta que je pouvait revenir quand bon me semblait, cela faisait 6mois que je l'avais laissé à ce moment. Mais bizarrement l'envie de me débrouiller seule était encore plus accentué maintenant que je la savais entre de bonne mains.
Je posais l'assiette sur la table et le jeune homme me remercia en posant sa main sur mes fesses. Je savais très bien qu'en aucun cas je devais dire quoi que ce soit: "Le client est roi !". Je me forçais à sourire et continuai mon service.
Depuis que je travaillais ici, je ne pouvais pas dire que j'étais la plus heureuse, mais je n'étais pas la plus à plaindre. Mon salaire était minime et ne me servait qu'à payer le loyer d'un minable petit studio. Cependant c'était suffisant, au resto on m'offrait le repas tout les midis, je me privais donc juste le soir.
En 2ans j'avais retrouvé la trace de Mike: le prince Charmant. Il était parti en Fac de Médecine et ne revenait que tout les 2mois chez lui. Ses parents avaient déménagé aussi à Washington, non loin de chez moi. Pendant un an nous nous somme vu, on avait une pseudo relation.
Dès qu'il avait du temps libre il venait chez moi, mais je savais qu'il avait déjà une petite copine à la Fac. Seulement ça ne me faisait ni chaud ni froid, cette fille n'était que temporaire ! Et je savais que Mike m'aimait réellement ! Dès qu'il le pouvait il faisait prenait le train pour une demi journée de trajet et venait me rendre visite.
Au tout début, on avait promis de ne faire ça qu'une fois, il avait une petite copine et je ne voulais pas me mettre entre eux. Seulement chaque fois qu'on se voyait "entre amis" ça finissait "entre amoureux" ! On avait donc décidé d'avoir une liaison secrète.